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Pas cher et mauvais, plus cher et meilleur

17/04/2017
La société de consommation génère de nouveaux clivages entre les classe sociales. Là où les traditionnels clivages apparaissaient entre les revenus modestes, la classe moyenne et les riches. C'est au sein même de la classe moyenne que les clivages se développent.
De nombreux produits et services sont devenus accessibles aujourd'hui Ă  la classe moyenne.  Pour y arriver, les entreprises ont baissé leurs coĂ»ts en développant des systèmes pour maximiser leur rentabilité. dans le secteur aérien, la pratique de la surréservation en est un bel exemple. Simultanément, les entreprises tendent Ă  élaborer des offres réservées Ă  des clients très aisés, créant de nouveaux clivages.

Gérer les inégalités sociales

La tendance actuelle est Ă  l'élargissement des inégalités sociales. Selon Dominique Desjeux - professeur d'anthropologie sociale et culturelle Ă  l’université Paris Descartes et auteur de l'ouvrage avec Fabrice Clochard, de "Le consommateur malin face Ă  la crise : le consommateur stratège" (2013), elles se traduisent par une différenciation dans la qualité des services offerts du fait que les consommateurs Ă  revenus moyens se sont enrichis et peuvent accéder Ă  des biens et des services qui auparavant leur étaient inaccessibles et réservés aux riches, .
 
De ce fait, l'accès Ă  l'avion est possible aujourd'hui pour un grand nombre de consommateurs. Pour diminuer leurs coĂ»ts, les compagnies ont innové en instaurant l'overbooking, une pratique aujourd'hui contestée par  de nombreux consommateurs dénonçant les méfaits du capitalisme libéral. Paradoxe, dans la mesure oĂą le consommateur devrait se réjouir de son accès Ă  ces nouvelles prestations.
 
La différenciation de la qualité des services par les prix, les plus riches ayant accès Ă  de meilleurs services,  reflètent les nouveaux clivages entre classes sociales. Si ces clivages sont bien réels dans des secteurs comme la téléphonie, la finance et la santé, ils apparaissent aujourd'hui dans de nouveaux secteurs comme la restauration.
 
Vous voulez aller au restaurant pour pas cher ! Vous avez le choix, entre le fast-food, le Lunch Garden, Le Flunch ou le Pizza PaĂŻ. Le point commun : c'est pas cher, souvent trop de sel, trop de graisses et trop de sucre et parfois pas bon du tout. Autre option, vous fréquentez un restaurant étoilé au moment des actions promotionnelles ou pour un menu Ă  30 euros, bénéficiant ainsi d'un cadre et de plats issus de la haute gastronomie sans en payer le prix.  Avantage pour le restaurateur : un revenu assuré. Avantage pour le consommateur : l'illusion de l'accession Ă  la richesse. 

La classe moyenne est divisée en 2 segments

Quand on analyse la classe moyenne, on ne peut que s'interroger sur la perception différenciée des enjeux selon que le consommateur se situe au niveau moyen inférieur ou moyen supérieur.

La classe sociale moyenne inférieure cherche avant tout Ă  profiter de ces nouveaux services - souvent de faible qualité - et cherche Ă  s'enrichir davantage. C'est le syndrĂ´me Ryanair. Voler pour pas cher, avec un service minimal mais voler quand mĂŞme. Accéder Ă  de nouveaux services, mĂŞme s'ils sont très limités ou mauvais.

La classe sociale moyenne supérieure a l'impression de payer deux fois le mĂŞme service. D'un cĂ´té, un financement par l'impĂ´t, d'un autre cĂ´té, en finançant un service de meilleure qualité mais payant. Manger Bio en est un bel exemple. c'est meilleur - du moins le croit-elle - mais c'est plus cher !

Des sources de tension nouvelles

La différenciation dans les services est source de tension, surtout parmi la classe moyenne supérieure qui s'interroge sur l'intérĂŞt de financer par l'impĂ´t un service déficient en matière notamment d'accès Ă  la mobilité, Ă  la santé, Ă  l'éducation, Ă  l'énergie, Ă  l'environnement sain.
 
La classe moyenne inférieure vit très mal l'augmentation du prix de l'énergie car quand le coĂ»t des produits pétroliers part Ă  la hausse, elle est la plus touchée. Car elle a acheté un logement moins cher mais plus éloigné de son lieu de travail. 

Un paradoxe marketing

Aujourd'hui, le mode de fixation du prix ne relève plus de la relation entre le consommateur et le vendeur mais relève du Yield Management, un système de gestion tarifaire des capacités disponibles qui a pour objectif l'optimisation du remplissage et du chiffre d'affaires dans un marché Ă  forte concurrence.
 
Le paradoxe réside dans le fait que l'entreprise cherche Ă  baisser les prix, Ă  réduire la qualité de la prestation, et va ainsi augmenter la frustration dès clients a qui elle veut faire croire qu'ils sont privilégiés alors que ce n'est pas le cas du fait de la concurrence.Toutefois, pour ne pas perdre ses clients les plus rentables, elle va développer des services dits premium pour les consommateurs qui peuvent se les payer.
 
Le marketing segmente les clients en utilisant la différenciation de la qualité des services par les prix. Les plus riches bénéficient d'une offre supérieure, de qualité, les plus pauvres d'un service de base, de piètre qualité mais, par rapport au passé, ils en bénéficient !
 

 

 

 

 

 
 

 

 
 
 
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