RSS
A
A
A
FR
Vrai / Faux
Les belges ne consomment pas tous les mêmes légumes. ...
Le chiffre
-10%
Les soldes d'été (35%) attirent 10% en moins de consommateurs que les soldes...
Une histoire
Unilever se prépare en Europe à un retour de la pauvreté
Jan Zijderveld, responsable pour l'Europe du géant...
Epinglé
Des jouets
Le marché du jouet de fin d'année repose sur la tradition d'offrir des jouets,...
Astuce
Un prix qui se termine par 9 est statistiquement plus souvent choisi par le...

Recherche

Quand un business model devient un danger pour la démocratie

26/01/2019
Fake news et manipulations ont-elles conduit les réseaux sociaux à fragiliser la sphère publique des démocraties ? Petit tour d'horizon d'un modèle économique clivant.

Si d'aucuns applaudissent l'action des réseaux sociaux en général et de Facebook  en matière de sape des régimes autoritaires - malgré le fait que la dictature concernée prenne les mesures coercitives nécessaires pour limiter leur impact -, d'autres s'interrogent sur les risques de manipulations de ces algorithmes qui fabriquent l'opinion.

Un modèle économique pernicieux

Et de s'interroger sur l'impact du modèle économique utilisé qui conduirait à des dérapages. Les réseaux sociaux sont constitués de plateformes gratuites pour l'utilisateur. De ce fait, leurs ressources sont constituées par leur capacité à capter, analyser et vendre les informations fournies par leurs utilisateurs. La mise en cause de Facebook et son absence de transparence reconnue par ses dirigeants ont montré les dangers d'une utilisation abusive du data mining pour les démocraties.

Un modèle qui génère des utilisateurs (in)conscients et clivants

L'utilisateur d'un réseau social poursuit différents objectifs : se socialiser, s'informer, se divertir et soigner son statut personnel, selon Yousri Marzourki, professeur de psychologie à l'Université d'Aix-en-Provence. A ce titre, le partage de contenu n'est pas lié à une recherche de pertinence mais plus à une reconnaissance sociale : être entendu, être écouté, être respecté, être diffusé et avoir raison. D'où la volonté d'être liké ou retweeté. Fonctionnant à l'affect et en recherche de simplicité, l'internaute va aussi préférer l'image au texte. Et l'émotion va prendre le pas sur le rationnel. D'autant qu'il recherche l'approbation de ses pairs et va leur partager l'info. Ce n'est plus sa pertinence qui compte mais  le souci d'obtenir l'engagement en sa faveur d'autres. Et qui mieux que de s'adresser à des communautés composées de membres qui partagent les mêmes opinions.

Renforcé dans son point de vue par ses amis, l'internaute radicalise ses convictions, les diffuse largement et suscite l'adhésion des autres aux messages auxquels ils adhèrent déjà. Ce sont ces mêmes internautes, clivants,  qui sont le plus suivi. Donald Trump en est un bel exemple. D'autant que cette exposition répétée aux messages clivants noie toute information plus objective et subtile. Elle n'incite guère à un échange fait de compromis.Plus l'information circule, plus l'outrance et les âneries apparaissent. L'internaute se rassure à travers l'utilisation d'un message conformiste. Et sur les réseaux, pas d'arbitre pour valider si l'info est vraie ou fausse. Selon des chercheurs du MIT (Massachussets Institute of Technology), les fausses nouvelles - fake news - ont 70% de risques supplémentaires d'être partagées que les vraies et par un plus grand nombre, vu sans doute leur caractère original qui place l'internaute au sein d'un secret révélé. Et les principaux responsables seraient les seniors qui, habitués au média papier, accordent la même confiance aux informations diffusées sur le web.

Un modèle qui utilise la naïveté ou la mauvaise foi des utilisateurs 

Simultanément l'algorithme va analyser les publications, le parcours de l'internaute, ses préoccupations et déterminer ainsi ses motivations et sa personnalité.  Une situation paradoxale au moment où l'internaute se sent "protégé" sur sa page qu'il contrôle à tout moment. La recherche de reconnaissance sociale conduit même l'utilisateur à s'afficher avec ses propres données d'identification.

Naïf ou de mauvaise foi, l'internaute relaie toute information jugée utile à sa reconnaissance sociale.

L'avenir est pavé de bonnes intentions qui ne demandent qu'à être appliquées

Aujourd'hui les réseaux sociaux commencent à réagir en désactivant chaque jour 1 million de faux comptes mais, le comportement des internautes ne se modifient pas (encore ?). Certains d'entre eux n'hésitent (toujours) pas à amplifier un fait en le diffusant sur son compte. Et quand on les interroge sur les sources utilisées, ils sont incapables de fournir une référence fiable et vérifiable.

A côté des outils collectifs qui épinglent les contenus litigieux et les accompagnent d'un article qui rétablit les faits et les déclassent, la lutte contre la diffusion des fake news passe aussi par la volonté des entreprises propriétaires des réseaux sociaux d'agir pour prévenir toute tentative de manipulation, par l'action de régulation des pouvoirs publics de réguler lesdits réseaux et par la prise de conscience des internautes. Chaque internaute se doit de vérifier l'information avant toute diffusion d'une part et d'interroger tout expéditeur d'un message sur la véracité de celui-ci. Et, en cas de doute, ne pas hésiter à dénoncer la fausse info, rétablir la vérité, voire à bloquer l'expéditeur. 

Duplicate entry '0' for key 'PRIMARY'