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Ces robots goûteurs qui ont la langue au bout du nez

15/08/2012
Ce pourrait être la fin des « nez », de ceux décrits par Patrick Suskind (Le Parfum).Ce sera plus probablement la fin des « goûteurs ».

Tout a commencé à Toulouse, en 1993, quand une petite PME baptisée Alpha MOS a mis sur le marché les premiers « nez artificiels », ou détecteurs électroniques d'odeurs. Ils sont très vite adoptés par de grands noms de l'industrie : en parfumerie, pour différencier des essences que seuls de très rares nez humains peuvent identifier, et dans l'agroalimentaire, pour contrôler des matières premières délicates (maturation, moisissures...). L'un de ces nez permet au géant américain Coca-Cola de s'assurer que la qualité aromatique de ses boissons est homogène, qu'elles soient produites dans une usine du Pakistan ou des États-Unis.

En 2000, Alpha MOS récidive. Elle lance la première « langue électronique » capable de rendre-compte, dans les liquides, du sucré, du salé, de l'amer et de l'acide. Avec cette double empreinte olfactive et gustative, ses robots imitent encore un peu plus la perception sensorielle humaine. « Les nez ou goûteurs humains ont du mal à transmettre leurs critères qualitatifs aux fournisseurs ou aux clients de l'entreprise. Nos robots sensoriels permettent d'obtenir en quelques secondes une analyse objective de la qualité du produit », explique Jean-Christophe Mifsud, le PDG fondateur d'Alpha MOS, 38 ans, qui cumule doctorat de neurochimie et un diplôme de l'Essec.

La langue artificielle, élue produit de l'année 2007 par l'industrie agroalimentaire américaine, a déjà été conviée à goûter des bains de bouche et des dentifrices. Mais l'instrument, en combinaison avec les nez électroniques, explore de nouveaux champs du contrôle qualité, incluant la maîtrise des risques. Dans les laboratoires du suisse Roche, il teste l'amertume des médicaments, sirops pour la toux ou antibiotiques.

Chez Unilever, cette combinaison d'outils vérifie la qualité aromatique des huiles alimentaires et détecte la présence de germes pathogènes, de type salmonelle, listériose ou E. Coli. « Les consommateurs n'imaginent pas le nombre de personnes chargées, chaque jour, de sentir les emballages, les bouchons, de tester la qualité des sauces et des plats cuisinés... Nos machines peuvent faire ces tâches fastidieuses à partir petit échantillon », souligne M. Mifsud. En huit ans, sa société a ainsi vendu près de 300 robots (de 50000 à 100000  euros l'un) et prévoit d'équilibrer ses comptes en 2002.

Alpha MOS, cotée en Bourse et dotée d’une filiale américaine, ne s'arrêtera pas là. Elle met une langue artificielle capable de suivre les niveaux de pollution en « goûtant » les eaux de rivière et les eaux de décantation, et des miniatures détecteurs de bactéries dans réfrigérateurs. Et elle prépare le lancer « dans dix-huit mois » d'une « bouche électronique » : un système qui va mastiquer, avec ajouts de salive artificielle, de façon à développer des arômes en bouche pour l'ans d'échantillons solides (biscuits, viandes...).

Le PDG de cette PME de quarante empli spécialiste mondial de la numérisation des humains, assure toutefois que «pour la partie hédonique, la création de nouveaux parfum plats cuisinés, en oenologie... l'homme reste ii irremplaçable ». On respire...

 Analyse : Véronique Lorelle, Le Monde, 19 janvier 2002.

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