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Halles de Montpellier
Avant le marché
Au Moyen Âge, le chemin qui mène à la porte de la Saunerie, actuel boulevard de l'Observatoire, est bordé de jardins potagers cultivés par des maraîchers au profit des officiers de l'état-major. Situé à l'extérieur des remparts, face à la tour de la Babote, le petit faubourg demeure exposé. Plus tard
protégé par une palissade de bois, le quartier subit de plein fouet les troubles religieux du XVIè siècle, puis les affrontements militaires du siège de Montpellier de 1622.
Le quartier prend peu à peu sa physionomie actuelle, à compter de la Révolution, lorsque sont comblés les fossés de la porte de Saint-Guilhem à la porte de Lattes.
L'actuelle place connaît au fil du temps les noms de la Saunerie, de l'Observatoire, puis de la Croix de fer, cette dernière ornant la place depuis une mission en 1821.
Des halles métalliques...
Les riverains se mobilisent et adressent en juillet 1830 une pétition au maire Louis Parmentier, puis lève une souscription pour contribuer à l'édification de nouvelles halles. Une première proposition de l'architecte de la Ville Jean Cassan est alors ajournée faute de moyens.
L'avènement du chemin de fer marque ensuite une étape décisive. La ligne Montpellier-Cette est inaugurée en 1839. Son embarcadère, installé au croisement des actuelles rue du Grand Saint-Jean et d'Alger, conforte la vocation commerciale du quartier.
En 1876, le Conseil municipal décide l'expropriation et la démolition des immeubles de la place, au profit de l'édification d'un marché couvert, dont la construction est confiée aux architectes montpelliérains Omer Lazard et Nestor Alaus.
Ces halles, inaugurées par le maire Alexandre Laissac en 1880, prennent successivement le nom de halles de la Croix de fer, halles basses (pour les distinguer des halles Castellane), marché rond, halles de l'Observatoire et enfin halles Laissac. Bouchers, volaillers et fromagers s'installent à l'intérieur, laissant le parvis aux légumiers et fruitiers.
... Héritières du style Baltard
Le métal est utilisé dans l'architecture dès la fin du XVIIIè siècle et progresse tout au long du XIXè siècle. En effet, l'essor industriel, surtout sensible à partir des années 1820, permet aux constructeurs de profiter de ce
nouveau matériau meilleur marché, dont est vantée alors une résistance au feu soidisant meilleure que celle du bois. C'est ainsi que Victor Baltard imagine pour les halles centrales de Paris douze pavillons, en fer, fonte et verre, élevés entre 1850 et 1870. Cette architecture novatrice sert alors de modèle à de nombreux marchés couverts en France et à l'étranger.
À Montpellier, l'architecture métallique fait son apparition au cours des années 1840, d'abord de façon ponctuelle : citons les premiers projets de l'architecte de la Ville Édouard Teste pour les halles Castellane (qui n'ont pas abouti) puis surtout la halle de la gare, conçue par l'ingénieur Charles Didion et réalisée en 1844 (qui n'existe plus aujourd'hui).
Omer Lazard et Nestor Alaus s'inscrivent dans cette lignée. Leur plan en forme de polygone à dix-huit côtés occupe un espace de quarante mètres de diamètre.
La charpente en fer est soutenue par des colonnes en fonte. L'ensemble est surmonté d'un lanterneau à six pans.
Des halles contemporaines
Le projet de destruction du parking et de reconstruction de nouvelles halles prend forme en 2014. Le chantier de reconfiguration de la place Laissac initié au printemps 2016 s'achève fin 2018. Le bâtiment accueille désormais vingt-quatre étals.
L'esthétique du nouvel espace, conçu et réalisé par les services de la Ville, fait référence aux premières halles métalliques. Selon une logique durable, verre athermique, brise-soleil orientables, canons à air, assurent la régulation des températures. Une centrale photovoltaïque est installée en couverture, tenant compte respectueusement du bâti ancien environnant.
L'oeuvre présentée en sous-face du lanterneau et en partie haute des vitrages
périphériques a fait l'objet d'un concours organisé parmi les étudiants de l'école des beaux-arts, remporté par Mona Young-eun Kim. Cette création, déployée sur une toile micro-perforée tendue d'environ 700 m2 au total, décline la thématique du melon, fruit emblématique des marchés méditerranéens.
D'autres halles existaient auparavant à Montpellier comme les halles du Château. Cette chapelle était adossée au XIVè siècle à l'ancienne église et surmontée de la maison du prieur. Elle servit tour à tour d'écurie, de grenier à foin et de cave, de salle de réunion pour le conseil municipal, de local pour les archives et les armes et même d'égorgeoir pour les animaux de boucherie. On y tint également les séances de justice de paix. En 1844, la commune l'aménagea en halles jusqu'en 1979 date à laquelle elle fut transformée en salle d'exposition.