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Les banques françaises s’essayent au développement durable

15/08/2012
Déjà en 2002, le secteur financier s'interrogeait sur la nécessité de s'impliquer dans le développement durable.

Ce n'est qu'un galop d'essai, mais, dès cette année, les rapports annuels des banques intègrent ce qui sera une obligation en 2003: expliquer leur politique de développement durable. Chacune, avec sa culture, tente de faire remonter les informations.

Les banques françaises s'essaient au développement durable. Sept pages pour la Société Générale, douze pour le Crédit Lyonnais, trente pour BNP Paribas : le développement durable a fait une entrée plus ou moins volumineuse dans les rapports annuels des trois grandes banques françaises cotées en Bourse.

Pour l'instant ce n'est qu'un galop d'essai, mais toutes les trois mettent en place les structures adéquates pour répondre à ce nouveau défi : faire le point des actions qui, dans l'entreprise, permettent de concilier les intérêts de « toutes les parties prenantes, les clients,: les collaborateurs, les actionnaires, la société civile et l'environnement », selon la synthèse faite par la Société Générale. Chacune y est allée de son modèle pour tenter d'organiser la remontée d'informations.

« Ce qui est nouveau, c'est le mot »,explique Jean Favarel, responsable du développement durable groupe de BNP Paribas. « La loi oblige à structurer tout un ensemble d'actions ou de démarches que, nous faisions précédemment Il s'agit principalement d'accroître la communication sur ce sujet  », ajoute Denis Kleiber, responsable de la communication financière du Crédit Lyonnais.

« Offrir une vision systémique »

Ce recensement peut s'avérer conséquent lorsque l'on a, comme c'est le cas de BNP Paribas, plus de 85.000 collaborateurs a orateurs dans le monde, répartis dans plus de 85 pays. Ainsi, rue d'Antin, le groupe réfléchit à solliciter la ligne métier mondiale des déontologues pour aider à la remontée de l'information.

Au Crédit Lyonnais, c'est l'équipe en charge des relations avec les investisseurs qui s'y est mise, en attendant une nouvelle structuration. A la Société Générale, enfin, c'est monsieur (Qualité, Michel Laviale, qui a étendu ses compétences nu développement durable. Dans tous les cas, « en termes d'organisation, il faut mettre en place un suivi d'indicateurs, mais il est hors de question de créer une usine d gaz », résume pour ses -confrères Denis Kleiber.

Dans le même temps,- « il s'agit d'offrir une vision systémique de 1'entreprise »,estime Michel Laviale, et ce dans les cinq domaines concernés, correspondant à la grille d'analyse de la seule agence française de notation spécialisée, Arise.

« Pour un grand groupe privé, l'objectif est d'abord de se développer-dans la rentabilité pour conserver son indépendance. La sphère de l'économie est donc fondamentale, et c'est sur cette base que les impacts sociétaux et environnementaux peuvent être optimisés », tient à préciser d'emblée Jean Favarel. Et certains critères ont moins de sens dans une entreprise de services que dans l'industrie. C'est notamment le cas de l'aspect environnemental..

« Pour une entreprise de services financiers, l'impact environnemental direct est forcément limité, et incomparable avec les impacts sociaux. Ces derniers sont majeurs et ont toujours été traités comme tels », estime Jean Favarel (lire ci-dessous). Cela est tout aussi vrai à la Défense, siège de la Société Générale.

« Chaque action vaut un vote »

« Alors que nous publions déjà un bilan social pour la France, ce qui nous intéresse dans le cadre du développement durable est d'avoir des statistiques sur une base élargie (et à terme mondiale) de la politique de ressources humaines et des pratiques au sein du groupe », précise Michel Laviale. Cela pose parfois quelques difficultés d'application du concept anglo-saxon de développement durable. « Des agences noms ont demandé quelle était la répartition par sexe et par minorité ethnique de nos effectifs. Nous avons dû leur expliquer qu'en France la discrimination positive est tout aussi prohibée que la discrimination négative », raconte, sous couvert de l'anonymat, un « monsieur Développement-Durable ».

Les banques mettent ainsi l'accent sur ce qui, d'après elles, les concerne le plus :les relations avec les actionnaires, avec les clients et les fournisseurs et enfin avec leurs collaborateurs. Dans ces trois domaines, elles ont l'impression d'être déjà à la hauteur. Comme BNP Paribas. « Du côté des relations -avec les actionnaires, le rating de notre comportement est le meilleur du secteur. Chez BNP Paribas, chaque action vaut un vote. Le groupe est primé quasiment chaque année dans ce domaine. Il s’agit pour nous de conserver avance », se félicite ainsi Jean Favarel.

Quant aux relations clients, les, banques s'en tiennent à leur discours traditionnel : puisqu'elles vivent de leurs clients, elles ne peuvent qu'en avoir de bonnes. Les enquêtes de satisfaction menées régulièrement sont faites pour cela. Seule la Société Générale réfléchit à la mise en oeuvre d'une politique systématique n matière de fournisseurs. Mais toutes disent qu'elles y viendront aussi.

La problématique environnementale, un exercice difficile

Politique des risques. Les rapports annuels ressemblent, en matière d'environnement à un inventaire à la Prévert. Au Crédit Lyonnais, l'utilisation de « la fluorescence et non de l'incandescence pour l'éclairage des bureaux » permet l'économie d'énergie. Pour BNP Paribas, « en matière de mobilier de bureau, le groupe a sélectionné le fabricant mondial de moquettes Interface qui commercialise des produits respectant l'écologie ». Enfin, signe des temps, la Société Générale, après avoir construit ses deux tours « intelligentes » à la Défense en fait bâtir une troisième, qui sera « verte ». Difficile de trouver le bon angle, même si la problématique environnementale n'est pas uniquement anecdotique pour les banques. « La direction des risques a ainsi réfléchi la façon dont le risque environnemental était intégré à la politique des risques. Dans le cas d'un barrage par exemple, il ne s'agit pas de juger si c'est bon ou mauvais pour l'environnement, d'autant qu'en général il y a le patronage d'un institut international type Banque mondiale, mais d'estimer dans quelle mesure le projet peut être perturbé, voire arrêté, ou que l'entreprise soit soumise des amendes », explique Michel Laviale.  

Source

Ehrhart I., Les Echos, 30 avril 2002

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