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Les Bassins des Lumières

17/07/2025
L'histoire du centre d'art numérique français de Bordeaux.

1940

Aux mains des troupes allemandes à partir de la fin du mois de juin 1940, Bordeaux constitue une base stratégique pour l'occupant. Son ouverture sur l'océan atlantique, ses équipements portuaires et son éloignement de l'ennemi britannique jouent pleinement en sa faveur.
Alors que la capitale girondine voit se multiplier revues et défilés militaires, la capitulation de la France n'est qu'une étape dans les plans d’Adolf Hitler, son regard se portant déjà vers les côtes de la Grande-Bretagne. C’est ainsi que l'Italie de Benito Mussolini affecte, au sein des forces fascistes de l'Axe, prés de la moitié de sa flotte sous-marine aux côtés des submersibles allemands - les U-Boote. La suite du conflit se jouera sur et sous les eaux mondiales.
Au nord de Bordeaux, le quartier portuaire de Bacalan est choisi afin d’abriter, à partir du 1° septembre 1940, une première base de sous-marins italiens dans le bassin à flot n° 1 : la Betasom. Des filets de camouflage sont installés le long des quais, et au-dessus des formes de radoub, pour dissimuler les submersibles aux yeux de l'aviation alliée. Trente-deux unités sont affectées à Bordeaux, constituant le 77° Gruppo di Sommergibili. Au fil des missions, les sous-marins italiens sont envoyés à l'ouest de Gibraltar, dans les iles du Cap-Vert, le long des cotes brésiliennes et méme jusqu'au Japon pour ravitailler le Reich en matières premières.
Alors que les chantiers des U-Boot-Bunker — base de sous-marins allemands - de Brest, Lorient, Saint-Nazaire et La Rochelle tournent déjà à plein régime, les forces de l'Axe souhaitent étendre leur force de frappe. En septembre 1941, le chantier de la cinquième base sousmarine du littoral atlantique français débute à Bordeaux. 

1941

Dix-neuf mois de travaux sont nécessaires afin de couler les 600 000 m° de béton armé de l'U-Boot-Bunker. Situé à l'emplacement de 'ancien réservoir d’alimentation du bassin à flot n°2, le chantier mené par l'organisation Todt requiert une main-d'’oeuvre abondante. 6 500 travailleurs participent à l’édification de la base, de jour comme de nuit. Parmi eux, les prisonniers républicains espagnols constituent plus du tiers des effectifs, aux côtés d'ouvriers - forcés ou libres - français, belges, italiens, hollandais et de techniciens allemands.
La base sous-marine bordelaise est à diviser en deux entités : 11 alvéoles destinées à l'accueil des submersibles —- dont 7 transformables en cale sèche pour la réparation des coques - et 11 cellules accueillant des ateliers techniques spécialisés, dans le prolongement des alvéoles. Accolée à l'angle nord-ouest de l'édifice, une tour annexe abrite, sur quatre étages, la centrale à énergie.
La construction débute par le terrassement du sol destiné aux cellules, près de 2 000 pieux en béton armé sont enfoncés dans le sol pour le stabiliser. D'une hauteur de 10 m, ces zones techniques sont complétées par des alvéoles qui nécessitent le creusement du réservoir d'alimentation à une profondeur de 12 m. Un toit de 9 m d'épaisseur coulé sur des plaques de tôles ondulées, comprenant à son sommet une structure pare bombe Fangrost, protège la construction contre toute attaque.
D'une superficie totale de 42 000 m² et d'une capacité d’accueil de 15 U-Boote, la base de sous-marins de Bordeaux est inaugurée le jeudi 13 mai 1943.

1943

Le 15 octobre 1942 est créée la 12.Untersseebooteflotille de submersibles allemands. Elle est assignée au port de Bordeaux et à son U-Boot-Bunker, alors en construction. Au cours de ses 22 mois d'existence, 43 U-Boote lui sont affectés afin d'assurer des missions d'attaques dans l'océan Atlantique, à proximité des côtes américaines, et de ravitaillement dans l’océan Indien.
L'arrivée des premiers sous-marins allemands, en janvier 1943, marque le changement de statut du port, alors chantier naval, pour devenir Kriegsmarinearsenal — arsenal de la marine. À chaque retour de mission, les U-Boote investissent la base afin d’étre entièrement révisés. La protection du site contre les bombardements devient essentielle. L'édifice s'inscrit alors dans un réseau de postes de défense antiaérienne et d'abris.
Élevées à bonne distance afin d'éviter tout risque d'explosion simultanée, une citerne à fioul et une soute à torpilles sont respectivement reliées à la base par un pipeline et une voie ferrée. 
Parfaitement défendu et quasiment indestructible, le U-Boot-Bunker présente une seule véritable faiblesse : sa dépendance envers les écluses des bassins à flot pour açcéder à la Garonne. Ainsi, en juillet 1942 débutent les difficiles travaux de construction d’une écluse couverte restée inachevée et arasée après la Libération. 
La base sous-marine sera l'une des principales cibles de l'aviation alliée, à l'image du bombardement américain du 17 mai 1943, causant d'importants dégâts matériels et la mort de 200 civils.Bien que touché, le U-Boot-Bunker déplorera de simples dégâts superficiels. 
Le 26 août 1944, la base est abandonnée par les troupes allemandes suite au repli des derniers U-Boote, marquant ainsi la dissolution de la 12.Unterseebooteflotille. Deux jours plus tard, Bordeaux est libéré sans aucun combat. 
En juin 1945, le U-Boot-Bunker est pris en charge par la marine nationale dans un état quasiment intact.  
Suite au déclassement des bassins à flot par le Port autonome de Bordeaux en 1982, le U-Boot-Bunker s'inscrit désormais au sein d'une immense friche industrielle, portuaire et militaire. Le public attendra jusqu'à l'été 1993 pour visiter la base alors transformée en Conservatoire international de la plaisance jusqu'en 1997. Le début des années 2000 conforte l'art contemporain au cÅ“ur du dédale des salles de la tour annexe et des premières alvéoles faisant de la base sous-marine un lieu indissociable de la scène artistique bordelaise.

2020

En 2018, Culturespaces se voit confier par la Ville de Bordeaux les 4 premières alvéoles de la base -sous-marine afin d'y créer un centre d'art numérique. Après Les Carrières de Lumières aux Baux de Provence et l'Atelier des Lumières à Paris, Bruno Monnier Président de Culturespaces souhaite construire avec les Bassins de Lumières un grand lieu culturel unique, ouvert à tous les publics. Le visiteur est immergé dans des expositions numériques consacrées aux grands artistes de l'histoire de l'art et à la création contemporaine.

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