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Histoire

Le voleur volé

15/08/2012
Paris, juin 1952, Bill O’Neill milliardaire américain est ce qu’on pourrait appeler un amateur d’art passionné. Il consacre sa fortune à rassembler la plus belle collection d’art contemporain qu’il léguera à son décès aux musées. Mais ce beau côté de sa personnalité ne peut occulter ni son avarice, ni sa pingrerie proverbiale. Jamais Bill O’Neill n’a donné un pourboire.

Chaque achat, chaque vente doit, à ses yeux se solder par un résultat très positif et il doit pouvoir gagner, quitte à humilier son adversaire. Et des adversaires en affaire, il en a. Notamment, Jean Duvergny, marchand de tableaux à Paris. Si Bill O’Neill est un client désagréable et souvent insupportable, il ergote sur tout, négocie de manière acharnée, c’est aussi un client qui achète beaucoup, régulièrement et avec discernement.

Un jour, Jean Duverny ne supportant plus son client, décide de lui jouer un fameux tour et de s’enrichir à ses dépens. Ce jour là, Bill O’Neill vient d’acheter après d’âpres négociations, une série de tableaux contemporains du plus bel effet. Il accompagne Jean Duvergny dans le bureau attenant à sa galerie de peinture pour signer le chèque et prendre possession des documents nécessaires à l’enlèvement des tableaux. Dans le bureau de Jean Duvergny, comme à l’habitude, de nombreux tableaux sont disposés négligemment sur le sol en attente de vente ou d’expédition. Et là, Bill O’Neill a un choc. Il découvre un tableau représentant la célèbre place parisienne "la place du Tertre" signé Utrillo. Curieux, il interroge Jean Duvergny. « Ah, le faux Utrillo ? Oui, c’est vraiment bien imité, n’est ce pas ? » Et Bill O’Neill de ne pas en croire ses yeux. Bien sûr, il n’est pas un expert mais il s’estime assez connaisseur pour reconnaître un authentique Utrillo à ses meilleurs moments. Soucieux de faire une bonne affaire, il propose à Jean Duvergny de l’acheter (à un prix modéré, puisqu’il s’agit d’un faux). Celui-ci refuse, il ne vend pas de faux. Bill O’Neill n’insiste pas. Mais quelques jours plus tard, il propose à un expert de passer, « par hasard » à la galerie de peinture et de vérifier « discrètement » l’authenticité de la peinture. L’expert confirme. Il s’agit d’un vrai Utrillo. Bill O’Neill retourne à la galerie et fait des pieds et des mains pour acquérir le tableau malgré le refus de jean Duvergny de vendre un faux. Finalement, Jean Duvergny accepte du bout des lèvres en insistant, « pour que personne ne puisse l’accuser de malhonnêteté », de disposer d’un document reconnaissant que l’acheteur était au courant qu’il s’agissait d’un faux. Et Bill O’Neill écrit. « Je soussigné, Bill O’Neill reconnais avoir acheté à Jean Duvergny un faux Utrillo pour la somme de deux millions de francs. Jean Duvergny m’a expressément spécifié que le tableau était un faux et qu’il ne valait en aucune manière cette somme ».

Tout heureux, Bill O’Neill repart avec le tableau sous le bras, croyant avoir réalisé la bonne affaire. De retour à l’hôtel, il déballe le tableau et soudain son visage blêmit. Ce n’est pas le tableau qu’il a vu. Il lui ressemble mais il s’agit d’une imitation. L’expert arrivé dare-dare confirme. « C’est bien un faux et pas celui que j’ai expertisé. Il y a eu substitution ».

Arnaquer un escroc entraîne souvent chez l’arnaqueur un sentiment de satisfaction. D’autant que l’arnaque est souvent imparable car la personne dupée ne peut que s’en prendre à elle-même. Comment déposer plainte alors qu’il a déclaré être au courant de la tromperie.

A malin, malin et demi. L’arroseur arrosé, cela n’arrive pas qu’aux autres.

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