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La démarque inconnue en Europe

15/08/2012
L'étude du « Center for Retail Research », subventionnée par Checkpoint Systems Europe et révélée en exclusivité par LSA, lève le voile sur le montant des pertes lié à la démarque inconnue. II est aussi abyssal que les investissements en sécurité sont colossaux.
En Europe, la démarque inconnue a progressé. Elle représente en moyenne 1,45 % du chiffre d'affaires des distributeurs en 2001 /2002 contre 1,42% en 2001 /2000. Elle est pour presque les trois quarts liée aux vols. Sur la même période, les dépenses de sécurité tous secteurs confondus ont diminué passant de 5,781 milliards d'euros (0,29% du chiffre d'affaires) en 2000/2001 à 5,644 milliards d'euros (0,27% du chiffre d'affaires) en 2001/2002. Une cohérence qui masque des situations hétérogènes tant dans les pays que dans les différents secteurs d'activité   
Trente milliards et trois cent onze millions d'euros de chiffre d'affaires ont échappé aux distributeurs de l'Europe occidentale en un an. Voilà ce que révèle le second rapport du Baromètre européen de la démarque. Le vol d'articles y est pour beaucoup (24,764 milliards d'euros), qu'il s'agisse d'escamotage de produits par les clients, par les employés ou les fournisseurs. En conséquence, il semble hors de question de lésiner sur la sécurité: 5,644 milliards d'euros y ont été engloutis. Soit 0,27% du chiffre d'affaires des distributeurs européens.

A l'échelle hexagonale, les chiffres restent impressionnants. Les pertes françaises s'élèvent à 5,5 milliards d'euros dont 47% seraient imputables aux vols par des clients, 24 % à ceux des employés, 7% à ceux des fournisseurs et 21 % à des erreurs internes. Pour se prémunir contre les vois, les distributeurs français ont dépensé 1,116 milliard d'euros. « Au total, les larcins effectués en magasins coûtent à chaque français 94,64euros par an », estime Joshua Bamfield, directeur du Centre for Retail Research. Soit plus que la moyenne européenne, évaluée à 78,93 euros.

Dans toute l'Europe, les produits les plus exposés aux larcins sont les mêmes. Leurs principales caractéristiques sont leurs valeurs relativement élevées (spiritueux, téléphones portables, cuirs, vêtements...), leurs dimensions plutôt restreintes (CD, DVD, vidéo, vitamines, préservatifs, chocolat, montres, thé et café, pièces pour matériel électrique...). Mais il s'agit aussi d'objets de marques (Gillette Match 3, L'Oréal, Playstation Sony, Duracell, vêtements de grands couturiers, pellicules Kodak...).

La liste établie à partir des réponses de 476 détaillants européens, tous secteurs d'activités (alimentaire, bricolage, textile...) confondus est particulièrement hétéroclite. Est-ce dû à la typologie des acteurs interrogés? II ne semble pas. Responsable qualité nationale pour Galec, Christian Gratiot signale que « dans nos magasins, les indélicatesses portent autant sur des sachets de graines ne valant pas plus de 27 centimes d'euros, que sur des alcools, des pinces à ongles de qualité professionnelle ou de la viande ».

Se prémunir contre le vol, mais à quel prix ?

Quelles que soient la marchandise et sa valeur, il est important pour les enseignes de se prémunir contre le vol pour préserver une marge sur cette ligne de produit. Mais comment faire ? Et surtout à quel coût? Existe-t-il une réponse unique pour tous les articles? Et la question est encore plus complexe dans le secteur du libre-service. II faut faciliter l'accès au produit. Les chiffres montrent que la mise en place d'un meuble vitrine entraîne une chute des ventes de 30 à 40%. « Il ne faut pas culpabiliser les gens honnêtes en se montrant trop méfiants », renchérit Christian Cratiot, qui rêve de voir se développer la puce RFID (radio frequency identity) et son introduction dans tous les produits. « Cela va plus loin qu'un simple système antivol, mais les gains seraient étendus à toute la chaîne », ajoute-t-il.

En attendant, si elles sont protégées, les marchandises le sont par des systèmes de surveillance électronique d'articles (EAS). 53,7% des magasins français et 48,1 % des points de vente européens l'utiliseraient. Mais sur combien de produits? Le coût étant vite prohibitif. Matthieu Le Taillandier, directeur marketing de Checkpoint Meto, signale qu'« il faut compter 4 centimes d'euros pour la protection elle-même et 14,5 pour sa pose en magasins ». Un cas très fréquent à en croire Christian Gratiot, qui déclare installer 95% des protections en magasins. Voilà qui milite pour la protection à la source. Car il reviendrait beaucoup moins cher d'insérer le système antivol lors de la fabrication du produit. Seule difficulté, la nécessité d'impliquer les fournisseurs. « Il faudrait que les acheteurs soient sensibilisés au sujet, via des objectifs, lors des négociations », précise Matthieu le Taillandier.

Et c'est sans compter sur les difficultés pour insérer la protection dans le produit (risque de changement de fréquence en cas de chauffage de l'objet...) et les problèmes de standards entre les technologies utilisées par les constructeurs. De fait, en Europe, seules 61 lignes de produits sont véritablement protégées à la source. Dans seulement 4 % des cas l'étiquette est placée à l'intérieur de l'article et dans encore 33% des cas, ce sont les plates-formes de distribution qui l'apposent. Alors pour dissuader les maraudeurs, les distributeurs européens misent beaucoup sur le personnel de sécurité. Interne ou externe, ce poste de dépenses représente plus de 60% du budget sécurité. Un dispositif souvent complété par de la vidéo-surveillance. « Les plans d'investissements en la matière arrivent à terme. Pour l'instant, les distributeurs ont gelé d'autres projets d'ampleur », explique Joshua Bamfield. Ceci explique que dans certains secteurs, comme dans l'alimentaire, le montant de la démarque inconnue diminue en même temps que les dépenses de sécurité.
 
 Analyse : Marc Vandercammen et Céline Astruc, LSA

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