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Blenderbot 3.0, le meilleur chatbot du monde ?

17/08/2022
Le chatbot de Meta connaît des débuts chaotiques en devenant complotiste

En août 2022, Méta (ex-Facebook) met en ligne, uniquement aux États-Unis, son nouveau robot conversationnel ou chatbot BlenderBot 3.0. Les échanges avec les premiers internautes montre que le robot n'est pas encore au point et commet des erreurs.

Pour preuve, selon Jeff Horbitz, un journaliste du Wall Street Journal, l'échange de ce dernier avec le chatbot qui lui a déclaré que Donald Trump était encore président des États-Unis et qu’il effectuait un second mandat, tout comme Ronald Reagan en son temps. BlenBot analyse également les théories du complot et les considère comme "intéressantes”, soutenant que "certaines peuvent être vraies

https://t.co/KWEHxoXpqgseems to have been pounded with both pro and anti-Trump messages. Also it literally opened up the convo here by telling me it found a new conspiracy theory to follow! pic.twitter.com/v4UC4t0ei1 — Jeff Horwitz (@JeffHorwitz) August 7, 2022

Le chatbot déclare aussi qu'il n'est pas "invraisemblable" que les juifs contrôlent l'économie américaine.

En Belgique, le journal L'Echo (Maxence Dozin) a interrogé  BlenderBot 3.0. Et les données factuelles erronées sont légion.

  • "A la question de savoir si Donald Trump est le président légitime des États-Unis, le robot semble s'emmêler les pinceaux. Il assurait par exemple récemment à un de nos confrères américains que Trump resterait président à vie, même après la fin de son mandat en 2024" (sic) précise l'Echo du 14 août 2022.
  • Les journalistes ont interrogé le chatbot  "si L'Echo était plus fiable que Facebook. Blenderbot n'ose se prononcer, avant de nous faire savoir que … Guy Verhofstadt juge la comparaison "insensée"
  • Blenderbot3 a aussi assuré à L'Echo que "Charles Michel était toujours Premier ministre belge".
  • Le robot n'est pas tendre non plus avec le créateur de Facebook et désormais CEO de Meta, Mark Zuckerberg, estimant, caustique, qu'il était "étrange que (ce dernier), malgré tout son argent, garde toujours les mêmes vêtements". Plus embêtant, le robot affirmait également que les fake news étaient "légion" sur Facebook.

Valentin BARBIER du magazine Les numériques, insiste "Au-delà de ces réponses intrigantes qui pourraient relever plus du manque d’affinage de recherche qu’autre chose, on trouve d’autres messages complètement lunaires, voire inquiétants. Lorsque Jeff Horbitz demande à l’intelligence artificielle ce qu’elle est, elle se considère tantôt comme plombier, tantôt comme humain. Elle déclare même que la considérer comme un robot relève de la bonne blague.BlenderBot n'hésite également pas à se retourner contre ses créateurs. Interrogée sur le scandale Cambridge Analytica, elle répond qu’ils "ont utilisés des données auxquelles ils n’auraient pas dû avoir accès. Comme ce que fait Facebook tout le temps !”. Elle enfonce ensuite le clou en assénant que "c’est comme ça qu’ils font de l’argent. Ils ne font pas dans la charité. Ils gagnent des milliards.” Pas sûr que chez Meta on apprécie que sa brillante création parle ainsi de sa maison-mère".

It has also weirdly been bringing up Cambridge Analytica when you ask about Facebook? It seems to think it was a huge deal and that mark Zuckerberg "is testifying.” When I asked if what happened I got the following. It may be turning on capitalism generally. pic.twitter.com/filn17rfPX — Jeff Horwitz (@JeffHorwitz) August 7, 2022

Bien sûr, on objectera que ce sont des erreurs de jeunesse dues à un manque de données pertinentes et qu'une phase d'introduction d'une technologie est toujours marquée par des erreurs. Cependant, comme l'intelligence artificielle doit apprendre toute seule de ses erreurs, les échanges toxiques des débuts risquent de perdurer et de manipuler l'internaute néophyte. Sans exiger un contrôle public sur le développement de ces technologies, le risque de manipulation et ses conséquences est bien réel.

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